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La mémoire de l'eau à l'Unesco ?

5 Octobre 2014, 14:42pm

Publié par Fabien Besnard

J'ai appris récemment qu'allait se tenir prochainement (mercredi 8 octobre) à l'Unesco un colloque intitulé "La biologie à la lumière des théories physiques : nouvelles frontières en médecine", regroupant entre autres Luc Montagnier et Cédric Villani. (voir ici)

Pour ceux qui auraient manqué quelques épisodes, le professeur Montagnier, prix Nobel de médecine 2008, défend aujourd'hui la mémoire de l'eau dans la tradition benvenistienne. Il prétend également que des microbes jouent un rôle dans l'autisme. (Vous pouvez lire ça, si vous avez le coeur bien accroché.)

Parmi les autres participants on trouve G. Vitiello, co-auteur avec Montagnier de l'article "DNA waves and water", Marc Henry, un autre partisan de la mémoire de l'eau et Carlo Ventura, que je connais pas, mais dont la bio sur son site internet indique "He has also found that cells can produce acoustic vibrations and patented the ability of cells to express “vibrational” signatures of their health and differentiating potential (“Sonocytology”). These findings paved the way to the use of physical energy in stem cell Science", ce qui allume tous mes détecteurs à pipeau. D'ailleurs en tapant "Carlo Ventura & homeopathy" (à tout hasard...) j'ai trouvé ça.

Le dernier participant de ce colloque à sens unique est donc Cédric Villani, d'où la question : mais que diable va-t-il faire dans cette galère ? S'il y va dans l'espoir de susciter une discussion rationnelle c'est courageux de sa part. S'est-il laissé piégé ? Est-il favorable à ce qu'il faut bien appeler de la science pathologique ?

Si quelqu'un a la possibilité de se rendre à ce colloque et d'en faire ici la recension j'en serais très reconnaissant.

Mais ce colloque est-il encore programmé ? Il apparaît toujours sur le site de Montagnier, mais je ne parviens pas à le trouver sur le site de l'Unesco...

PS : cette lamentable affaire illustre peut-être un effet pervers des prestigieux prix scientifiques, Montagnier n'étant pas le premier à avoir disjoncté après en avoir reçu un : le récipiendaire peut dans certains cas se croire tellement génial qu'il est au-dessus des pratiques, et même de l'éthique, scientifiques habituelles. Et rappelons-nous que l'argument d'autorité, fusse-t-elle l'autorité d'un prix Nobel, n'existe pas en science. Mais bon, l'autorité de 44 prix nobel, ça commence à peser...