Comparaison des sujets de Physique au Bac
On trouve sur le site de Sauver les Lettres l'analyse fort pertinente d'un professeur de Physique de l'évolution des énoncés de Bac dans cette discipline depuis 1990. Il y est montré de manière très claire que toute exigence de réflexion a été abandonnée au profit du pavlovisme le plus extrême. Ceci se retrouve également en mathématiques. Je crois que cet aspect des choses est très important : on insiste souvent sur la diminution (réelle) de la quantité de choses que l'on apprend aux élèves du secondaire, mais la diminution qualitative est au moins aussi grande, et je crois que ses conséquences sont bien plus néfastes et plus durables. Il est piquant de constater que les apôtres du "savoir moins pour savoir mieux" ont conduit à une situation où des élèves aux têtes mal faites et bien vides savent à la fois moins et plus mal. La raison en est connue : en présentant des situations stéréotypées aux élèves, on s'assure que ceux qui font un minimum d'effort d'apprentissage par coeur (ou de remplissage de mémoire de calculatrice) s'en sortiront. Je veux dire "s'en sortiront le jour du bac", car ce qui leur arrive après n'intéresse pas les réformateurs du secondaire. C'est ainsi qu'on peut constater dans le supérieur les ravages d'une telle méthode de travail "presse-bouton", acquise pendant des années de Lycée et de Collège. Les étudiants, moins que jamais habitués à réfléchir par eux-mêmes et à s'adapter à des situations nouvelles, s'y retrouvent souvent en grande difficulté. Mettons-nous à leur place : n'y a-t-il pas de quoi se sentir trahi par le système ?